source : http://www.etu.univ-poitiers.fr/rubrique/magazine/article.asp?IDmag=20060615173847
L’ALEPA : des étudiants auprès des personnes autistes
Gros plan sur cette association, récemment récompensée par les trophées de L’Etudiant.
L’ALEPA (Activités et loisirs éducatifs pour personnes avec autisme), créée en 1998, a été récemment récompensée par les trophées de L’Etudiant. Cette association qui regroupe une quarantaine de bénévoles s’occupe des personnes autistes à Poitiers. Sport, sorties cinéma, expositions, ateliers manuels sont proposés aux enfants mais aussi aux plus âgés. Présidée par Virginie Martin, l’ALEPA devrait bientôt disposer de ses propres locaux.
Cette année, les traditionnels trophées de L’Etudiant, qui mettent en lumière les projets de proximité, ont honoré une association d’étudiants poitevins. Le jury présidé par Paul Amar a en effet décerné le prix régional ainsi que le grand prix national Caisse d’épargne à l’ALEPA (Activités et loisirs éducatifs pour personnes avec autisme).
Depuis 1997, cette association propose diverses activités aux personnes autistes, tous les samedi après-midi pour favoriser leur développement physique et psychologique.
Tout a commencé grâce à l’initiative de parents d’enfants autistes. Pour remédier à l’absence de structure adaptée dans le département, ceux-ci ont contacté les étudiants de la faculté de sports de Poitiers, logiquement sollicités en raison de leur formation. Ensemble, ils ont fondé dans la foulée l’ALEPA, association rendue officielle en 1998 et comptant aujourd’hui une quarantaine de bénévoles qui s’occupent de vingt-neuf personnes autistes (enfants, adolescents et adultes).
Beaucoup d’idées fausses circulent au sujet de l’autisme. Virginie Martin, la récente présidente de l’association et membre de celle-ci depuis trois ans, précise qu’il ne s’agit pas « d’une maladie psychiatrique mais d’un handicap social » d’origine encore indéterminée. Touchant sept mille enfants et vingt mille adultes en France, « l’autisme se caractérise par des troubles de la communication et des stéréotypies (balancements, jeux de doigts, de lumière…) », explique-t-elle. La déficience mentale y est associée dans 75% des cas. Ceux qui en présentent les symptômes « ne comprennent pas le monde qui nous entoure », ajoute-t-elle. Pour les guider, l’Autre devient indispensable. De l’autisme « on ne guérit pas mais une évolution positive est possible grâce aux prises en charge éducatives ». Une éducation qui fait appel aussi bien au corps qu’à la tête. Le programme qui leur est proposé au sein de l’ALEPA tend donc à englober ces deux aspects : bricolages et activités sportives pour les plus jeunes au centre de loisirs de Nouaillé-Maupertuis, sorties à la médiathèque et visites d’expositions pour les plus adultes. A cela s’ajoute quelques animations moins régulières : cinéma, parc d’attraction, séjours à la montagne, à la mer ainsi que la tenue d’un journal L’Alepagueur (accessible sur le site de l’association : http://alepa86.free.fr/alepagueur/index.php).
Informés dès leur arrivée au sein du groupe sur la réalité de ce trouble social, les étudiants composent à 96% les effectifs de bénévoles. Nombreux sont ceux qui n’y connaissaient pas grand-chose avant d’arriver. Et cela importe peu car, comme l’explique Virginie Martin, les jeunes pris en charge sont « des personnes avant d’être des personnes autistes ». Le point commun qui réunit tous ces animateurs, issus de filières variées, c’est « cette envie, cette volonté de s’occuper des autres » précise Virginie Martin, qui, elle-même n’est plus étudiante mais infirmière. Un travail social qui peut même susciter des vocations professionnelles chez certains. « Plusieurs anciens bénévoles se sont tournés vers des structures accueillant les personnes autistes ».
Et pour cause. Ce bénévolat s’avère une expérience inoubliable, « unique » pour ceux qui s’y essaient : « Il nous apprend à relativiser nos propres difficultés. Ce sont des moments forts » témoigne la jeune présidente.
Fonctionnant grâce au bouche-à-oreille (et aux subventions versées par la commune et par l’Université de Poitiers), l’association est ouverte à tous, étudiants ou non. Puisque, comme l’explique Virginie Martin, « tout le monde a quelque chose à apprendre, à partager, à donner ».
Suivant ce précepte, l’ALEPA ne cesse de croître. L’ancienne présidente et unique salariée de l’association, Elsa Bouteloup, est en train d’œuvrer, grâce à une subvention de la CRES, à un projet pour obtenir des locaux spécifiques à l’association. Un appel est d'ailleurs lancé à toutes les personnes susceptibles d'aider ce projet, financièrement ou logistiquement.
Le prix de L’Etudiant ne devrait pas être de trop pour favoriser ce plan judicieux.
Thibaut Solano, étudiant du Master Web Editorial (promotion 2006)
ref. Com - Dernière mise à jour : 15/06/2006
En savoir plus : http://alepa86.free.fr/alepagueur/index.php