http://comite-soutien-br.fluo.net/
Comité de soutien à l'action du
professeur Bernadette ROGE
pour les personnes autistes
POURQUOI UN COMITE DE SOUTIEN ?
Le professeur Bernadette Rogé, spécialiste de l’autisme reconnue sur un plan national et international, voit aujourd’hui remise en cause l’action qu’elle mène depuis plus de 15 ans, alliant excellence et compétence, auprès des personnes autistes et de leurs familles.
Cette action, en particulier celle qu'elle mène au sein de l'unité de diagnostic et d'évaluation qu'elle a créée en 1992 et qu'elle anime depuis à l'hôpital La Grave (Toulouse), est en effet gravement menacée par l'attitude de l'hôpital. En conséquence les usagers que nous sommes, parents et/ou professionnels concernés par l'autisme, sont en passe de subir un préjudice important comme le sont toutes les personnes autistes qui vont être privées de ses services.
Sans pouvoir invoquer le moindre motif sérieux d’ordre professionnel, et après avoir posé à Bernadette Rogé, pour continuer à remplir ses fonctions, des conditions inadéquates, l'hôpital vient d'engager à son encontre une procédure de licenciement qui l’oblige à quitter ses fonctions au sein du système de santé, dès début septembre prochain.
Les conditions posées par l'hôpital auraient fait d'elle une simple exécutante, et ne lui auraient en particulier plus permis de jouer le rôle qui devrait rester le sien au niveau régional et national, vis-à-vis de l'autisme.
Les questions suivantes ne sauraient rester sans réponse:
Quelles sont les raisons qui font que, dans l’hôpital public, Bernadette Rogé est exclue de fait, d’abord par son cantonnement dans une position où sa compétence n'est pas reconnue pleinement, et ensuite par une procédure de licenciement, de toute démarche importante en matière d'autisme ? Quel bénéfice en tirerait le système public de santé ?
Comment accepter que les décisions importantes en matière d’autisme, dans le système public de santé, soient prises sans le précieux éclairage d’une des rares personnes ayant ce niveau de compétence ?
Comment justifier que ce qui était un service de pointe ne dispose plus, du jour au lendemain, de la spécialiste reconnue qu'est Bernadette Rogé ? Doit-on considérer qu'elle peut être aisément remplacée, que la compétence peut être assurée par le seul diplôme, alors qu'une expertise comme la sienne ne s'acquiert qu'au prix de beaucoup d'années de recherche et de pratique ? Il est illusoire de prétendre que l'unité pourra, sans Bernadette Rogé, continuer à répondre comme par le passé aux besoins des personnes autistes. De plus, c’est tout un dispositif permettant d’allier, aux services pour les enfants et les familles, la formation des futurs professionnels et la recherche, qui est ainsi démantelé.
Comment la France peut-elle laisser ainsi saborder une des seules « unités autisme » en France qui rencontre la satisfaction unanime des usagers[1], et une très large reconnaissance internationale[2], et ce juste après avoir, dans le cadre de la procédure engagée contre elle auprès des instances européennes, pris l'engagement solennel de tout faire pour pallier les insuffisances des services français en matière d'autisme ?
Ce comité déplore que cette « unité autisme » soit sacrifiée aux intérêts de ceux pour qui la main mise sur le secteur de l’autisme passe avant l’aide à fournir aux personnes autistes.
Notre demande est que tout soit fait pour que Bernadette Rogé puisse continuer à jouer un rôle à la mesure de ses compétences dans le cadre de l'hôpital public, et ce quelles que soient les modalités choisies. Elle doit disposer d'un cadre et de moyens adaptés pour exercer ces compétences, et celles-ci doivent continuer d'être reconnues et utilisées par le système public de santé. A défaut, les usagers seront contraints de développer des services adéquats dans le secteur privé alors qu'en parallèle le secteur public, tout en continuant à bénéficier d’un financement identique à celui qui était le sien auparavant, se mettrait volontairement dans l'incapacité de remplir correctement sa mission.
Est-ce cela que veulent les pouvoirs publics ? Est-ce cela l’intérêt du service public et des usagers ? Quelques mois après la décision du conseil de l’Europe[3] concluant à la violation par la France de ses obligations à l’égard des personnes autistes, en matière d’éducation et de diagnostic, l’absence de réaction de la part du gouvernement au sort vécu par Bernadette Rogé confirmerait l’inertie coupable de ce dernier.
Sur ces questions, chacun devra prendre ses responsabilités. Ainsi, nous vous proposons aujourd’hui de vous engager avec nous dans le comité de soutien à l’action de Bernadette Rogé pour les personnes autistes.
Les fondateurs du comité de soutien par ordre alphabétique :
Guy ALBERT, Pierre FOUQUET, Jean-Louis GEZE, Raymonde PINEL, Chantal TREHIN, Paul TREHIN