http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-10-20/2006-10-20-838972
Article paru dans l'édition
du 20 octobre 2006.
À petits pas vers l’insertion scolaire des autistes
Handicap
. Une association oeuvre pour la prise en charge précoce des enfants
autistes. Son but : créer une structure dont la France manque
cruellement.
L’autisme est un sujet sensible. Sensible parce qu’il touche des
familles souvent prises au dépourvu. Sensible aussi parce que les
nombreuses associations qui s’investissent préconisent parfois des
chemins différents. À la veille de la journée consacrée aux enfants
atteints par ce trouble, un constat est partagé par tous : celui du
manque criant de structures réellement adaptées. Dans la région
parisienne, l’association À petits pas, créée l’année dernière autour
de spécialistes de l’autisme, a demandé l’agrément de la DDASS lui
permettant de gérer un institut médico-éducatif (IME).
Ce lieu, situé à Paris ou en Seine-Saint-Denis,
pourrait accueillir une trentaine d’enfants de deux à six ans,
récemment diagnostiqués, afin de les faire progresser en termes
d’autonomie, de communication, de socialisation afin de leur inculquer
les prérequis scolaires. Apprendre à demander où se trouvent les
toilettes, à s’habiller ou encore à se laver les dents. L’objectif à
terme étant d’accompagner les jeunes jusqu’à l’insertion dans le milieu
ordinaire. Que ce soit l’école, la crèche, la halte-garderie ou les
centres de loisirs. Un remède miracle ? « Quelques heures de soutien et
d’encadrement par jour parviennent à freiner le développement de la
maladie et si on arrive à rattraper quelques enfants, le pari sera
gagné », s’enthousiasme Joseph Toffoletti, un des responsables du
projet.
La méthode employée, qui connaît ses balbutiements en
France, a fait ses preuves au Canada. Elle repose sur « l’organisation
du temps et de l’espace, l’utilisation de supports visuels ou la mise
en place de modes de communication adaptée. En complément, une prise en
charge rééducative et thérapeutique est nécessaire en orthophonie et en
psychomotricité », précise l’association, favorable à une implication
permanente des parents ainsi qu’un suivi à domicile. Reste à ce qu’une
collectivité territoriale attribue un local. Le dossier avance, lui
aussi, à petits pas.
Ludovic Tomas