Rapport de 2005 de la Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les dérives sectaires, notamment de certaines psychothérapies
http://www.miviludes.gouv.fr/
http://www.miviludes.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=127
http://www.miviludes.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_MIVILUDES_2005-2.pdf
Voir notamment, ci-après, les pages 38 et 39 sur la communication facilitée ou la psychophanie
Introduite en France par l'orthophoniste Anne-Marguerite Vexiau, la méthode dite de « communication facilitée » est un procédé qui permettrait aux personnes privées de paroles (autistes, polyhandicapés, trisomiques, traumatisés crâniens.) de s'exprimer en tapant à la machine avec un doigt. Un partenaire leur soutient la main ce qui favorise les échanges inconscients d'information entre les deux.
Le patient se brancherait sur le cerveau de son partenaire et utiliserait son équipement moteur, sensoriel, et même psychique pour exprimer sa propre pensée.
Les handicapés mentaux sévères, les non voyants de naissance, les sourds profonds, les patients en phase de réveil de coma, les enfants présentant des troubles psychosomatiques seraient éligibles à cette pratique.
Elle est aujourd'hui l'objet d'une controverse faute de validation scientifique et en raison des publics extrêmement fragilisés auxquels elle s'adresse. A défaut de pouvoir la qualifier de « sectaire » en l'état actuel des investigations menées à son sujet, de fortes présomptions de risque de déviances thérapeutiques sont émises par un grand nombre de professionnels qu'il s'agisse des institutions représentatives de la profession médicale comme l'Ordre national des médecins et des syndicats professionnels des soins de suite et de réadaptation.
Certains propos d'Anne- Marguerite Vexiau nourrissent les craintes de ces professionnels : « Je n'avais jamais pensé que les morts puissent guérir les vivants ». Ces propos paraissent en effet typiques des dérives induites par l'essor des thérapies « trans-générationnelles » au nom desquelles des praticiens aux cursus plus ou moins sérieux développent des prestations invérifiées, voire invérifiables sur le plan médical. A cet égard, cette technique ouvre incontestablement la porte à de possibles manipulations et à l'exploitation du désarroi des proches de la personne handicapée quand les paroles retranscrites visent de surcroît à les culpabiliser comme dans cette assertion attribuée à un enfant handicapé dont la mère avait avorté : « J'ai évité mort en choisissant maladie ».
Courant 2004, deux membres du Conseil national de l'Ordre des médecins émettaient les plus grandes réserves sur l'intérêt scientifique de celle-ci, regrettant « que cette technique soit effectuée sur des patients en grande souffrance mentale » ; le Groupe d'étude et de recherche sur l'infirmité motrice d'origine cérébrale (GERIMOC), regroupant environ cent quarante médecins ou chirurgiens de diverses spécialités, alertait du développement de cette méthode dans l'ouest de la France et en région lyonnaise.
Enfin, dans un courrier au ministre de la Santé à la fin de 2004, un médecin mettait l'accent sur les derniers développements de la méthode qui promeut des formations très onéreuses de « facilitant » à destination des parents de personnes handicapées et s'ouvre désormais aux dépressifs ou personnes atteintes de troubles mineurs dans une optique de soin psychologique, sous le label de « psychophanie ».